Capital productif

La mode est à la critique de la finance et des institutions transnationales (Union Européenne, Fond Monétaire International, Organisation Mondiale du Commerce, Organisation du Traité d’Atlantique Nord (OTAN), Banque Mondiale…). Pour faire cours cette critique est nécessaire cependant elle tend vers une vision du monde qu’on peut qualifier de faussement anticapitaliste. Ou d’anticapitalisme romantique. Or l’anticapitalisme-romantique est au fondement de l’antisémitisme moderne et du fascisme / du nazisme.

Bien sûr tous ceux qui critiquent la finance ne sont pas dans une vision anticapitaliste romantique. Tous les anticapitalistes romantiques ne sont pas des fascistes, ni des antisémites, en France une bonne partie de l’extrême-gauche est dans une optique anticapitaliste romantique sans être fasciste pour autant (le Front de Gauche par exemple).

Le romantisme est un courant d’abord littéraire en réaction à la société industrielle. Il rejette la philosophie des Lumières et son rationalisme et revendique un « droit » à rêver. Il voit dans la société industrielle l’implacable rationalisation, la mesure de tout ce qui existe et identifie à peu près que ça profite à quelques uns. Sa réaction est alors de revendiquer un retour aux « vraies valeurs », à la spiritualité, à l' »humain » et aux sentiments. Comme le sociologue Max Weber qui pointe le « désenchantement du monde » opéré par le capitalisme triomphant de la religion, le romantisme dénonce le fait que les valeurs morales seraient décadentes (ce mot est un mantra du romantisme). Derrière cette idée de décadence il y a évidemment l’idée d’un âge d’or passé. La religion, malgré tout ce qui lui a été reproché, avait le mérite de maintenir des valeurs morales, un sentiment de dépendance mutuelle. Ceci aurait été balayé par l’individualisme du capitalisme.

Face à ça le romantique ne voit aucune issue collective. Les masses sont vues comme des moutons aliénés. Seuls quelques êtres spéciaux parviennent à s’émanciper de ce marasme. D’où la mise en avant de la figure de l’artiste incompris qui recherche le Beau. Selon le romantique la beauté ne se mesure pas, elle ne rationalise pas, elle se ressent. D’où aussi la recherche de héros, de leaders charismatiques. La vision romantique est une vision aristocratique où certains seraient comme « élus » par la destinée. Il correspond à un attachement aux valeurs féodales.

Parmi ces vraies valeurs on ne s’étonne donc pas de retrouver la terre, le terroir, l’art, l’artisanat. En bref la petite propriété et la paysannerie contre le grand capital et notamment la finance.

Aujourd’hui on entend régulièrement opposé un capital productif à un capital parasitaire. Les termes « économie réelle » et « économie virtuelle » sont aussi employés. En gros ce que ça recouvre c’est que la production industrielle, où des ouvriers (et surtout des artisans) façonnent manuellement un objet palpable, serait ancrée dans le réel. Tandis que la finance, qui manipule des capitaux abstraits, impalpables, serait dans l’irréel. Cette vision est complètement idéaliste donc opposée au matérialisme.

Sans rentrer dans les détails, remarquons simplement que l’argumentation fasciste repose précisément sur cette distinction. La finance, le capital improductif, est personnifié dans la figure du Juif. Les Juifs, la « ploutocratie internationale » selon l’expression de Mussolini le duce du parti fasciste, parasitent la société. Ils spéculent et dérobent l’argent aux travailleurs par des machinations machiavéliques.

L’anticapitalisme romantique remarque à peu près que le système est bâti sur l’exploitation, sans comprendre comment cependant. Il voit que l’ouvrier est pauvre alors qu’il travaille. Mais il reprend à son compte les arguments de la petite-bourgeoisie : « on ne peut pas payer les ouvriers davantage car nous sommes étouffés par les taxes et les charges sociales et on croule sous les dettes ». Donc l’anticapitaliste romantique exonère le petit patron de toute responsabilité. On remarque d’ailleurs que la petite-bourgeoisie, les artisans, petits propriétaires, propriétaires de petites entreprises ont toujours constitué une des principales base militante et électorale du fascisme.

Cependant les grands capitalistes industriels ne posent pas non plus réellement problème. Le romantique estime souvent qu’ils méritent ce qu’ils ont en reprenant l’antienne libérale : « ils ont eu la bonne idée d’innovation » ou « ils ont investi là où il fallait ». Rétorquez-lui que pour investir il faut bien du capital au départ il répondra que le capitaliste l’a eu en travaillant.

Le problème vient donc des taxes et des charges sociales, c’est-à-dire de l’état, et des dettes, c’est-à-dire des banques. Pour l’anticapitaliste romantique l’Etat est neutre. Nous sommes dans un système électoral donc si l’Etat pose problème c’est que les élus posent problèmes. Les élus sont corrompus, ils sont avilis, la soif de prestige et de privilège les rend esclaves de ceux qui peuvent les leur fournir : les riches financiers.

En dernière analyse donc tout le mal revient à la banque, à la finance. Les spéculateurs n’ont aucune excuse en revanche. Il ne puise pas leur argent d’un travail honnête mais de l’usufruit c’est-à-dire de l’intérêt sur le prêt. Ils profitent de leur situation confortable pour prêter de l’argent à des entreprises en difficulté et ils font des bénéfices en demandant à ces entreprises de rembourser plus que ce qui leur a été prêté. Cette façon de gagner de l’argent serait profondément immorale. Les banquiers seraient des personnes mauvaise dans leur essence.

La solution que trouve le fascisme est de dire qu’il faut qu’un « élu », une personne intrinsèquement bonne, qui n’ait été pervertie ni par la politique de parti ni par la finance prenne par la force le pouvoir d’état. Rien ne sert de suivre les règles du jeu parlementaire étant donné que le jeu est truqué. Tous les moyens sont bons pour le fasciste pour arriver à la tête de l’état. Ensuite les financiers, ou les Juifs qui incarnent la cupidité des spéculateurs, doivent être supprimés physiquement.

L’état défendra alors les intérêts réels de son peuple (défini comme les habitants d’une même nation, partageant une même culture et pour les plus radicaux comme ceux appartenant à la même « race »). Il s’agira de faire une politique de préférence nationale, de soutien à ses entreprises industrielles faisant la fierté de la nation. Protéger son économie de la finance (juive) qui serait par définition apatride.

J’ai pris l’exemple du fascisme pour montrer jusqu’où peut aller une telle conception du monde. Mais comme je l’ai dit l’anticapitalisme romantique n’est pas nécessairement fasciste. Cependant, même lorsqu’il n’est pas fasciste il est dommageable au mouvement révolutionnaire puisqu’il détourne les ouvriers d’une lecture anticapitaliste matérialiste. Et donc il les détourne de la compréhension des vraies sources de l’exploitation, de leur pauvreté et de leur assujettissement.

Tout part d’une analyse tronquée de ce qu’est le capitalisme. Si l’on regarde les mouvements néofascistes comme égalité et réconciliation de l’autoproclamé national-socialiste Alain Soral, ils parlent indifféremment de capitalisme, de système, d’empire voir de sionisme (et ils présentent leurs mouvements comme anti-système, dissident voir carrément anticapitaliste). A gauche c’est le terme « néolibéralisme » qui fait florès.

Le terme « capitalisme » est totalement vidé de sa substance et c’est ce qui permet à l’anticapitaliste romantique de parler de capital « productif ». Car si l’on a bien compris les enseignement de Marx dans le Capital on doit affirmer clairement : le capital n’est JAMAIS productif. Qu’il soit industriel ou financier, le capital est TOUJOURS le fruit de l’exploitation. SEUL le travail est productif.

Pour faire simple l’exploitation repose sur le salariat. Toute société connaît une division du travail. Le salariat est la forme que prend cette division du travail dans le mode de production capitaliste. Et fondamentalement le salariat divise le travail entre les prolétaires et les capitalistes. Les capitalistes sont ceux qui possèdent du capital c’est-à-dire des locaux, des terrains, des machines, des outils et de la main d’œuvre. Les prolétaires sont ceux qui sont contraints de vendre leur force de travail, c’est-à-dire leur capacité à fournir un effort, pour vivre. Les capitalistes paient des prolétaires pour que ceux-ci fassent ce que ceux-là n’ont pas envie de faire.

Tout ce système repose sur la sacralisation de la propriété privée. Les prolétaires viennent travailler dans les locaux du capitaliste, avec les outils que le capitaliste a acheté, ils travaillent sur des matières premières que le capitaliste a acheté bref tout ce à partir de quoi le prolétaire travaille appartient au capitaliste. Et ça donne le droit au capitaliste de posséder la marchandise finale.

C’est là que se trouve toute l’arnaque qui permet l’exploitation. Comme le capitaliste possède les marchandises que les prolétaires ont fabriqué, c’est le capitaliste qui vend ces marchandises. Donc l’argent de la vente revient avant tout au capitaliste. C’est donc le capitaliste qui décide en dernière instance la part de ce chiffre d’affaire qu’il va donner aux salariés, la part qu’il va « investir » et la part qu’il va se mettre dans la poche.

Le concept d' »investissement » me parait assez central parce que j’entends régulièrement des prolétaires défendre le droit au capitaliste de toucher un bénéfice sous prétexte qu’il a « investi » de l’argent personnel. Il faut donc que je démasque cette nouvelle arnaque : investir signifie « acheter ». Dire que le capitaliste a le « droit » de toucher de l’argent en ayant « investi » ça voudrait dire que le simple fait d’acheter quelque chose donne le droit de recevoir de l’argent en échange EN PLUS de l’objet qu’on a acheté. Personnellement quand je vais au magasin et que j’achète des chaussettes j’obtiens mes chaussettes mais je ne touche jamais d’argent en retour. Qu’est-ce qui explique que le capitaliste a ce « droit » que je n’ai pas ? Il ne fait absolument rien de plus que moi quand il investit et quand j’achète.

Donc il faut le dire : investir ne donne AUCUN droit sinon de posséder ce qu’on a acheté par l’investissement. Le capitaliste a investi dans un local ? Il a le local, ça s’arrête là. Il ne mérite pas d’argent en plus. Certains diront qu’il « prend des risques », pas plus que moi quand j’achète un marteau. Il ne prend pas de risques il dépense de l’argent donc, oui, c’est de l’argent qu’il ne pourra pas dépenser dans autre chose de la même manière que l’argent que j’ai investi dans mes chaussettes ne pourra plus me servir à payer des tomates.

Soyons clairs : si on voulait être juste il faudrait que chacun reçoive exactement la valeur qu’il a produite. Comme je viens de le dire le capitaliste ne produit aucune valeur en investissant. Et en réalité il ne produit aucune valeur tout court. Donc si on voulait militer pour une répartition juste : le capitaliste n’a droit à rien, 0€, nada. Il n’a produit aucune valeur, il ne reçoit aucun dividende. C’est ce que je disais plus haut : le capital n’est jamais productif.

Il n’y a qu’une seule réponse valable à la question « d’où vient le bénéfice que le patron se met dans les poches ou investit » et c’est : du travail des prolétaires. Pour comprendre ça prenons un nouvel exemple schématique. Un capitaliste « investit » dans une planche (10€), 6 vis (1€), un tournevis (10€) et un local (100 000€). C’est moi qui décide des prix. Le capitaliste a perdu 100 021€ par contre il a un capital équivalent à 100 021€. Il n’y a aucune injustice. Quand j’investis mes 9€99 dans des chaussettes je me plains pas d’avoir seulement des chaussettes en échange, c’est normal.

Maintenant le capitaliste met les planches, les vis et le tournevis dans son local et il revient lendemain. Je ne surprendrai personne en disant qu’il a toujours 100 021€ en capital, aucune valeur n’a été créée. ça signifie que s’il revend tout ce qu’il a acheté il revient au point de départ. Au lieu d’avoir 100 021€ en capital il aura à nouveau 100 021€ en monnaie.

Rajoutons la variable « prolétaire » maintenant. Le capitaliste paie un prolétaire pour une heure de travail au SMIC (on va dire 10€ de l’heure pour simplifier les calculs). Le capitaliste paie donc 10€ de plus, il a payé maintenant 100 031€.

Rebelote, le capitaliste met son tournevis, ses vis, ses planches et son prolétaire dans son local et il s’en va. Quand il revient le lendemain, magie magie, il a bien un tournevis et un prolétaire mais il n’a plus des vis et des planches séparées, il a maintenant une belle chaise assemblée. La question c’est combien vaut la chaise ?

En terme de matériel, 6 vis et une planche ont été utilisés, c’est-à-dire qu’ils n’existent plus en tant que vis et planches séparées. Ce qui équivaut à 11€. Cependant, en terme d’argent, le capitaliste doit compter les 10€ qu’il a payé à l’ouvrier. Car à chaque fois qu’il va vouloir faire fabriquer une chaise à un ouvrier payé au SMIC qui met 1 heure à la faire il va devoir débourser 10€. S’il les compte pas, il va être perdant. Le prix de la chaise doit donc se situer minimum à 21€.

Le tournevis et le local n’ont pas été supprimés durant la production de la chaise, donc s’il veut rembourser son « investissement » initial il peut comprendre les 100 000€ du local et les 10€ du tournevis dans la chaise et la vendre à 100 031€ mais il est assez peu probable qu’il trouve un acheteur. Mieux vaut rembourser cet investissement initial sur le long terme en rajoutant 1€ sur cette chaise et en en produisant plein d’autres avec le même local et le même tournevis et en rajoutant à chaque fois 1€. Si le tournevis est usé (ou volé) au bout de 10 chaises, le capitaliste aura tout de même gagné 10€ donc suffisamment pour en racheter un. Si le tournevis dure 20 chaises il aura gagné 20€ donc 10 pour rembourser le tournevis et 10 pour rembourser le local. On est donc à un prix de 22€ la chaise.

Autrement dit c’est avant tout ce que le capitaliste a payé (ce qu’on appelle les frais de production) qui détermine le prix auquel il vendra ses marchandises. Là intervient la concurrence. Les autres capitalistes paient leurs tournevis, leurs planches, leurs vis, leurs locaux et leurs smicards exactement pareil. Dans le meilleur des cas ils ont déjà remboursé leurs locaux et leurs tournevis donc ils peuvent vendre leurs chaises à 21 euros l’unité.

Cependant y a un problème. Pour continuer à fabriquer des chaises il faut continuer à acheter des planches et des vis et à payer des prolétaires pour les fabriquer. Donc si les capitalistes vendent leurs chaises 21€ l’unité ils tournent en rond. Ils paient exactement ce qu’ils gagnent en chiffre d’affaire. Aussi absurde que ça paraisse c’est pourtant la seule situation équitable. Le capitaliste reçoit ce qu’il mérite, c’est-à-dire pile poil ce qu’il a fourni dans la fabrication de la chaise : de l’argent, ici 21€ par chaise.

Maintenant on voit bien que dans la réalité ce n’est pas ce qui se passe. Les capitalistes ne stagnent pas, ils gagnent de l’argent. Comment ça se fait ? La réponse des libéraux est de dire grâce à leur intelligence ! Ils sont tellement intelligents qu’ils ne vendent pas la chaise 21€ mais 22€ ! Ils gagnent donc 1€ par chaise. Bon, ça ne parait pas énorme, mais quand on a 10 ouvriers qui font chacun 10 chaises par jour le capitaliste se fait quand même 100€ par jour.

D’où vient cet euro en plus dans le prix de la chaise ? Si on écoute les libéraux, le prix de la chaise n’est qu’une question de consensus. Le capitaliste propose un prix, si les clients acceptent de payer le prix alors c’est que le capitaliste a trouvé le bon prix. Si les clients refusent, le capitaliste va devoir proposer un autre prix. La valeur de la chaise serait donc issue d’un accord entre le capitaliste qui vend et l’acheteur (qui peut être capitaliste ou prolétaire). C’est la main invisible d’Adam Smith, l’offre et la demande qui permet la régulation des prix.

Intuitivement la plupart des gens pourraient tomber d’accord avec ce point de vue. L’anticapitaliste romantique est précisément de ceux-là. Il est incapable de voir l’arnaque qui se cache derrière cette idée d’offre et de demande. Alors je vais tenter de la rendre plus claire. Partons du principe qu’il se trouve une boutique de chaises en tout point semblables juste de l’autre côté de la rue où notre capitaliste vend ses chaises.

Dans cette deuxième boutique les chaises sont vendues 21€50. Donc le propriétaire de cette boutique et atelier de chaises fait 50 centimes de bénéfice à chaque chaise vendue. Si notre capitaliste vend ses chaises plus chères, personne ne viendra les acheter. S’il les vend moins cher il va rafler la clientèle. Il a tout intérêt à fixer le prix à 21€49.

Le problème de cette stratégie c’est qu’elle ne peut durer qu’un temps. La boutique en face va s’apercevoir du pot au rose et vendre ses chaises 21€48. Et les prix des deux boutiques vont baisser jusqu’au moment fatidique où elles atteindront 21€01. Dans ce cas, baisser les prix signifie vendre à prix coûtant et donc ne pas faire de bénéfice.

A moins qu’il ne réduise ses frais de production. Pour voir comment il peut faire, il faut qu’on décompose à nouveau le prix de la chaise en prêtant un peu plus attention. Dans les 21€ du prix de la chaise, qu’est-ce qu’il pourrait payer moins ? Les planches sont à 10 euros, c’est le prix du marché, le capitaliste n’a aucun pouvoir là-dessus. Les vis sont à 1€ les 6, pareil, c’est le prix du marché. Reste les 10€ de l’heure qu’il paie à l’ouvrier pour la fabrication d’une chaise… Et là c’est différent.

La solution la plus directe serait tout simplement de moins payer l’ouvrier. Si le capitaliste paie l’ouvrier 9€ de l’heure au lieu de 10€ il peut vendre ses chaises 21€ l’unité et gagner 1€ par vente malgré tout. En l’occurrence j’ai dit que 10€ de l’heure était le SMIC mais ce n’est pas ça l’important. Lorsque le capitaliste vendait ses chaises 21€49 il faisait 49 centimes de bénéfice… Mais qu’est-ce qui l’empêchait de payer son ouvrier 10€49 de l’heure ?

Voici en quoi consiste l’exploitation. C’est ça que l’anticapitalisme romantique n’arrive pas à voir. On rappelle que le capitaliste a déjà eu la contrepartie de son investissement : il a acheté un local, il a eu son local, il a payé un tournevis, il a eu son tournevis… De quel droit le capitaliste met ces 49 centimes par chaise dans sa propre poche ?

C’est que l’entreprise capitaliste n’est pas un état de droit, c’est une tyrannie. Le salarié n’a aucun pouvoir de décider quelle part du chiffre d’affaire lui revient, quelle part est investie et quelle part revient au capitaliste. Le capitaliste en décide unilatéralement. Il ne travaille pas mais du simple fait qu’il a la preuve qu’il possède l’entreprise (il a acheté le local, il a la facture des vis, planche et tournevis), cela suffit à lui donner un pouvoir total sur les marchandises produites par ses salariés et sur l’argent qu’il retire de leur vente. La propriété privée des moyens de production fait du capitaliste un roi dans son entreprise.