Lois et logique

« Car qu’est-ce-que la logique, si ce n’est le courant ou le développement naturel des choses, ou bien le procédé naturel par lequel beaucoup de causes déterminées produisent un fait. » « La conception matérialiste du monde », Théorie générale de la révolution, Mikhaïl Bakounine, Les nuits rouges, 2019, p. 28

La logique est déduite de l’expérience, elle ne la précède pas et ne la détermine pas. Ce qui est « logique » est ce qui se passe réellement.

Les lois sont imaginées par les humains afin d’expliquer que dans des conditions similaires la matière connaît des changements similaires. Ces lois n’existent pas en tant que puissance réelle contraignant la matière. Elles n’existent que comme interprétations humaines de ces régularités.

Les régularités observées viennent d’interactions de la matière avec elle-même dans certaines conditions. Les particules élémentaires (électrons, photons, neutrinos, quartz…) partagent toutes certaines propriétés (une charge, une masse, un spin…) qui déterminent la façon dont elles vont interagir.

Si des lois étaient des puissances réelles agissant sur la matière pour la forcer à adopter certaines dispositions cela signifierait qu’elles sont immuables et préexistent à la matière. Elles ne subiraient pas l’influence de la matière. Or comme nous avons dit que « la matière a forcément une influence sur la matière », ces lois devraient donc être immatérielles.

Mais seule la matière peut influencer la matière, donc si les lois sont immatérielles elles ne peuvent pas agir sur la matière. C’est un des principaux paradoxes du dualisme.

Il faut remplacer l’interprétation du monde en termes de « lois » par une interprétation en termes de « propriétés ». Ce sont les propriétés de la matière qui déterminent son comportement – c’est-à-dire son influence sur elle-même.

Les lois sont souvent des formalisations mathématiques.